Comment savoir ?
“J'aime les gens qui doutent, les gens qui trop écoutent leur cœur se balancer
J'aime les gens qui disent et qui se contredisent et sans se dénoncer
J'aime les gens qui tremblent, que parfois ils ne semblent capables de juger
J'aime les gens qui passent moitié dans leurs godasses et moitié à côté”
En ce début du mois de juillet, les paroles de la chanson d’Anne Sylvestre résonnent dans ma tête. La beauté de ses mots, de sa voix et surtout de cette idée peu valorisée qu’est le doute.
Il faudrait toujours savoir, être sûr de soi, brandir son avis comme un étendard sur les réseaux sociaux ou au comptoir, affirmer haut et fort ses projets de vie, ses goûts, ses couleurs et ses envies.
Mais comment savoir ?
Mouvement et déséquilibre permanent
“Je sais que je ne sais rien” est une phrase que j’aime emprunter (merci Socrate pour la punchline) pour illustrer le doute qui m’habite. Et plus j’avance dans cette grande mascarade qu’est la vie, plus je réalise l’ampleur de mon ignorance.
Ce que j’ai pu parfois prendre pour acquis (des idées, croyances, relations, modes de vie…) a souvent fini par me confronter à l’imperméabilité des choses. Et donc au doute.
Car dans la vie tout est en mouvement, en déséquilibre, en construction, en évolution. Une sorte de manège pour enfants où les voitures, chevaux et autres carrosses de princesses tournent, s’élèvent, suivent leur propre élan comme autant d’expériences que la vie déploie sur notre chemin.
À 25 ans, on pense avoir tout compris à la vie. À 35 ans, on réalise qu’on est loin d’avoir fini de déchiffrer les règles du jeu. À 45 ans, et bien… je n’en suis pas là. Mais peut-être qu’on découvre qu’on ne joue pas tous la même partie ?
L’expérience nous révèle
Chaque expérience est une opportunité de faire plus ample connaissance avec soi-même. L’expérience surprend, interroge, confirme ou non la direction à prendre grâce à la data engrangée sur soi et sur le monde qui nous entoure.
Tel un oignon dont on retire les couches une à une, on vient découvrir ce qui se cachait sous le tas de croyances proclamées comme vérités absolues : “je suis comme ça”, “jamais je ne pourrais faire ça”, “ce n’est pas moi”.
Des cases étriquées dans lesquelles on n’ose pas sortir par peur de découvrir ce qui se trouve au-delà. Des histoires, aussi, qu’on se raconte pour atténuer les dissonances cognitives qui grondent au fond de nous :
“C’est exorbitant les loyers à Paris, mais bon c’est la vie qu’il me faut pour le boulot !”
“Oui je suis ravie d’être seule, j’aime mon indépendance”
“Un mariage c’est des sacrifices, je m’oublie un peu, mais c’est normal”
On bricole le bon storytelling, celui qui nous permet de trouver du sens, de relier tant bien que mal les points entre-eux. Et tant pis si le dessin final se révèle un peu biscornu du moment qu’il nous aide à atténuer le doute.
La vulnérabilité du doute
Mais il n’y a pas une seule histoire à raconter. Nous sommes la somme d’une multitude de facettes qui s’expriment selon notre état émotionnel, les périodes de notre vie, les personnes qui nous entourent. Tel un diamant, on rayonne différemment selon la lumière qui nous traverse.
Et puis, douter, c’est aussi un acte de vulnérabilité. Dire au monde qu’on ne sait pas, qu’on est un peu perdu, qu’on s’interroge, qu’on a peur, qu’on changera peut-être d’avis demain, c’est une mise à nue. On donne aux autres les armes pour nous blesser… mais aussi pour nous écouter, nous accueillir, nous aimer.
“J'aime ceux qui paniquent, ceux qui sont pas logiques, enfin, pas comme il faut. Ceux qui, avec leurs chaînes pour pas que ça nous gêne font un bruit de grelot. Ceux qui n'auront pas honte de n'être au bout du compte que des ratés du cœur. Pour n'avoir pas su dire : délivrez-nous du pire et gardez le meilleur”
Vive les gens qui doutent ❤️ Et vous, il prend quelle place dans votre vie le doute ?
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Et pour ouvrir le champ des possibles, rendez-vous sur mon podcast Prause pour écouter des interviews de gens passionnants qui partagent leurs doutes :
On se retrouve dans 2 semaines pour une prochaine Parenthèse.
Ciao,
Marion 💌
Merci Marion, très intéressant ce texte. J’aime aussi les gens qui doutent 💜
Je trouve que cette vulnérabilité justement, c’est hyper touchant et en même temps très puissant !
Mon passage préféré :
« J’aime les gens qui n’osent
S’approprier les choses
Encore moins les gens
Ceux qui veulent bien n’être
Qu’une simple fenêtre
Pour les yeux des enfants »